Ce projet n’est pas possible sans la générosité des participant.e.s interviewé.e.s. Toutes les personnes interviewées ont signé un formulaire de consentement rédigé en espagnol dans lequel se trouvent les informations suivantes.
Description du projet et des entretiens
Dans le cadre de mon doctorat en recherche-création, je cherche à voir comment les récits que font les personnes chiliennes impliquées de près ou de loin dans l’expérience d’exil de mes parents contribuent à leur tour, et ce depuis l’enfance, à construire, façonner, moduler et influencer le mien. Plus spécifiquement, je cherche à observer comment les trous de ma propre mémoire, typique de celle d’une personne de deuxième génération d’exil, sont tour à tour remplis par ce qui se dit à l’extérieur : documents d’archive, productions artistiques, discours ambiants, rumeurs, stéréotypes, histoires racontées par les autres, etc. Il s’agit d’un processus d’appropriation qui n’est pourtant pas dominateur ou autoritaire. Cette appropriation vient simplement pallier les manques, les vides et les blessures mémorielles avec laquelle vit une personne de deuxième génération d’exil.
C’est dans ce cadre que je vais au Chili : d’une part, je ferai de la recherche dans le fonds d’archive sur l’exil du Museo de la Memoria y los Derechos Humanos, et d’autre part je m’entretiendrai avec des membres de ma famille à propos de notre exil. Faire ce double travail simultanément, pendant le même séjour, me permettra d’évaluer la manière dont chaque catégorie de récits, l’une institutionnelle et l’autre individuelle, vient s’insérer dans ma propre mémoire et pluraliser mon propre récit de mon exil.
Formes d’entretien : implication et droits de la personne interviewée
Les méthodes d’entretiens varieront énormément : avec certaines personnes, je tenterai des entretiens traditionnels, tandis qu’avec d’autres, je proposerai plutôt des conversations de groupes autour d’un objet ou d’un repas. Pour d’autres encore, je proposerai d’écrire un texte qu’elles me liront que nous commenterons. La méthode changera en respect de ma relation avec la personne et de ses propres désirs. Il y a aussi de forts risques que je m’entretienne plus d’une fois par personne et que la méthode varie à chaque fois. Cependant, les choix de la forme d’entretien seront le résultat de conversations et de négociations avec la personne interviewée, de manière à m’assurer d’une éthique de l’écoute maximale et de tenter le plus possible d’éviter les rapports de domination. Il en va de même avec le choix des lieux dans lesquels se tiendront ces entretiens. La personne interviewée est ici vue comme une co-chercheuse et une co-créatrice; sur les témoignages, nous tenons une autorité partagée.
Par ailleurs, la personne interviewée est libre de discuter de l’aspect de vie de son choix et maintiendra en tout temps le droit de refuser de répondre à quelconque question. Typiquement, l’entrevue aura une durée approximative d’une heure et demie; par contre, la personne interviewée est encouragée à prolonger la séance ou est libre de la raccourcir si nécessaire. Certaines questions ou sujets de discussions pourraient en effet raviver des émotions pénibles liées à des souvenirs de nature délicate. Je m’engage donc à respecter les limites émotives des personnes interviewées. Je m’engage également à interrompre les entretiens à leur demande. Elles pourront effectivement retirer leur consentement à tout moment.
Archivage, manipulation et diffusion des entretiens
Je vais aussi au Chili pour explorer de façon créative avec le son, l’image et l’écriture. C’est pourquoi tous les entretiens feront l’objet d’un enregistrement audio, et il y a de très fortes chances que je prenne des photos pendant ou après l’entretien (cela variera selon la méthode choisie). Le travail photographique sera toujours fait avec l’aide et l’approbation de la personne interviewée. Les entretiens seront donc considérés comme des séances exploratoires de travail, comme des cueillettes de données et de matériaux avec lesquels, plus tard, j’expérimenterai de façon créative. C’est pourquoi le résultat de ces entretiens n’est pas encore clair. Il est certain que des textes poétiques et prosaïques en émergent, puisqu’il s’agit de ma discipline artistique de prédilection. Mais les photographies et les enregistrement seront également diffusés, soit sur le web (entre autres sous la forme de blogue, de site web, de podcast ou de compte Soundcloud ou Bandcamp en art sonore), soit après le séjour au Chili en exposition, en livre, etc. La personne interviewée devra donc accepter que son témoignage ne sera pas diffusé intégralement, qu’il sera au contraire monté et modifié, qu’il fera l’objet d’un travail de création par accumulation et qu’il pourra servir à créer plus d’une œuvre. L’objectif est de rendre compte d’un processus de création qui mise sur l’instabilité, l’incertitude, l’indécidabilité et les mouvements rendus possibles grâce à l’expérience d’exil, aux relations, au travail mémoriel et aux appartenances diasporiques.
Néanmoins, je m’engage à envoyer tout document audiovisuel dans lequel la personne interviewée apparaît, dans lequel on la reconnaît ou dans lequel elle est nommée et citée. Ces documents ne seront rendus publics qu’après l’approbation des personnes interviewées. Une fois diffusés, ces documents pourront également être retirés, voire détruits, à la demande des personnes interviewées qui détiendront autant les droits que moi sur ces création, puisqu’elles sont considérées comme co-chercheuses et co-créatrices.
Dans le même ordre d’idée, la personne interviewée pourra également participer à toutes les étapes de la création à partir de son témoignage. Ainsi, je m’engage à fournir l’espace et le temps à la personne interviewée si elle souhaite, entre autres, faire elle-même des photographies, participer au montage, proposer des formes artistiques ou prendre part à la diffusion.
Conditions de participation
- Je comprends que j’ai la liberté de retirer mon consentement à tout moment pendant le déroulement de l’entrevue et aussi par la suite.
- Je consens à ce que mon entrevue soit conservée pour une durée indéterminée, prenne des formes artistiques variées et soit diffusée sur une variété de supports, toujours avec mon approbation préalable.
- Je comprends que j’ai, à l’égard de mon entrevue, une autorité et des droits équivalents de ceux de Nicholas Dawson et de l’Université du Québec à Montréal, et que je peux dans ce cas exiger à tout moment le retrait de tout document m’impliquant.