J’ai salué la mer sans dire un mot, c’était cacophonique

[Pour le projet postdoctoral « L’ici, l’ailleurs, l’identité : le corps, le son et l’écriture dans la construction d’un espace scénique transmédiatique » de María Juliana Vélez, Chaire de recherche pour une dramaturgie sonore au théâtre.]

« Tengo miedo marino / tengo miedo de partirme en dos ».

Francisco Victoria

C’est peut-être pour ceci que j’aime tant observer les vagues : j’imagine la mer comme un lieu expérimental. Auprès de la mer, je me trouve aussi auprès des montagnes, auprès de mon amoureux, seul, avec les autres, à entendre toutes les chansons que la mer réveille en moi, à penser dans toutes les langues que je n’ai pas encore apprises, à l’intérieur de toutes les maisons que je n’ai pas encore construites. Dans le son incessant de la mer se trouvent aussi les autres sons, ceux des métaux, des chantiers, des chansons et des clameurs. Suffit d’inventer des formes qui les révèlent.

J’ai salué la mer sans dire un mot, c’était cacophonique.

[Plages et bords de mer (Valparaíso : Playa Las Torpederas + calle Altamirano. Viña del Mar : Playa del Sol. La Serena : Avenida del Mar.) + « Marino », Francisco Victoria, enregistrement live, Feria Pulsar, 24 novembre 2018, Estación Mapocho, Santiago + Extrait de « Doug Aitken Interview: The Conditions We Live Under« .]